Santé mentale : l’entourage et la perte de mobilité des aînés

Par Kathy Guilhempey, coordonnatrice du projet Proche en tout temps.

person-731233Les mesures de confinement liées à la COVID-19 vous irritent-elles en vous empêchant d’aller où et quand bon vous semble? Vous êtes-vous ennuyé de voir vos amis en personne, d’aller au cinéma ou au restaurant? Sans le savoir, vous avez expérimenté ce que vivent bien des aînés qui ont des difficultés de mobilité. Mais contrairement à eux, nous allons retrouver notre liberté de déplacement. Alors voyons comment les accompagner au mieux dans cette réalité qu’il nous a été donné d’expérimenter.

PERMIS DE CONDUIRE ET DÉPLACEMENTS AUTONOMES

En 2009, au Canada, pour près de 60% des plus de 65 ans, conduire était la principale façon de se déplacer (Statistiques Canada, 2012). Cette même année, mais au Québec cette fois, 41% des plus de 75 ans n’avaient pas accès à un véhicule motorisé. La perte du permis de conduire chez les aînés est un deuil difficile à faire, même s’il est graduel. Cette perte peut parfois s’accompagner d’une détresse significative, à plus forte raison, si la personne vit dans un lieu éloigné de tout service.

Dans cette période de fragilité, il va être important pour l’entourage d’observer comment le proche aîné compose avec cette nouvelle réalité au fil du temps. L’idée n’est pas de trouver des solutions à la place du proche mais de le soutenir dans cette démarche. Certaines personnes auront besoin d’un peu d’aide pour connaître les ressources disponibles, pour faire des courses, d’autres auront besoin d’être davantage guidées et d’autres enfin, seront plus autonomes. Il est important d’intervenir  – si nécessaire – en fonction du besoin pour ne pas, ni délaisser, ni déresponsabiliser la personne.

RÉAGIR ET PRÉVENIR

On l’a dit : perdre en autonomie de déplacement amène une personne à vivre des émotions peu agréables. Elles lui seront néanmoins nécessaires pour intérioriser cette nouvelle réalité, en les accueillant, tout simplement ; sans les exacerber, ni les nier. Toutefois, si ces émotions sont d’une intensité telle, qu’elles prennent toute la place ou si elles sont encore présentes après que bien du temps ait passé, s’en ouvrir à la personne concernée et l’inviter à chercher une aide adaptée est l’option à privilégier.

L’entourage peut également jouer un rôle de prévention, en agissant en amont. Par exemple, en conscientisant la personne aînée sur le fait que ses difficultés de mobilité pourraient éventuellement avoir des répercussions sa vie sociale. Car les amis, ce sont des personnes avec qui on fait des activités : prendre un café, assister à un spectacle… En les côtoyant peu ou moins à cause du transport, ce sont autant de bons moments qui s’estompent, puis s’effacent du paysage des journées. L’ennui pourrait venir guetter. Peut-être même l’anxiété et/ou la dépression. Il n’est pas question ici d’être alarmiste : simplement de nommer les risques, pour mieux les prévenir.

Enfin, pourquoi ne pas initier les aînés de notre entourage aux nouvelles technologies, s’ils le souhaitent et s’ils ne sont pas déjà familiers avec elles? Un appel vidéo ne remplacera jamais l’apaisement d’une main posée sur son bras, mais il permet au moins de voir un regard pétillant d’amour se poser sur soi.

Cliquez ici pour lire l’article sur le site de la Gazette de la Mauricie

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