Par Marianne Cornu, gestionnaire de Proche en tout temps et directrice générale du Gyroscope du Bassin de Maskinongé
En tant que membre de l’entourage d’une personne aînée vivant avec un problème de santé mentale, il peut être déconcertant de constater que l’état de santé de son proche se détériore et que ce dernier ne semble plus apte à prendre soin de lui. C’est encore plus déconcertant quand le proche ne se rend pas compte de la situation ou qu’il refuse des soins que le membre de l’entourage, lui, estime pourtant nécessaires.
Lorsque s’ajoute au processus naturel du vieillissement et à la problématique de santé mentale existante la présence de certains problèmes de santé physique, le portrait devient complexe. Le membre de l’entourage qui constate des changements chez son proche peut se questionner à savoir si ce qu’il observe est normal.
Selon le Curateur public du Québec, « une personne est inapte lorsqu’elle est incapable de prendre soin d’elle-même ou d’administrer ses biens. L’inaptitude est constatée, notamment, en raison d’une maladie mentale ou d’une maladie dégénérative, d’un accident vasculaire cérébral, d’un handicap intellectuel, d’un traumatisme crânien ou d’un affaiblissement dû à l’âge, qui altère les facultés mentales ou l’aptitude physique à exprimer sa volonté ».
Il est important de faire la différence entre une personne qui fait des choix qui ne conviennent pas à son entourage et l’inaptitude réelle. De plus, éprouver certaines difficultés n’est absolument pas synonyme d’inaptitude. Par exemple, si la personne atteinte a du mal à gérer son argent et en manque régulièrement, peut-être qu’un accompagnement plus soutenu de la part d’une personne de son entourage pour gérer son budget et aller faire ses courses peut s’avérer suffisant. Encore faut-il qu’une personne se porte volontaire pour lui offrir cet accompagnement.
Quand l’aide de l’entourage ne suffit plus, que la personne atteinte semble avoir besoin de soins plus soutenus ou encore d’un hébergement, il convient d’entreprendre des démarches. L’idéal reste que la personne concernée accepte de voir son médecin et prenne part aux décisions qui l’impliquent. Si cela est impossible, une réunion de famille pourra être tenue pour discuter des démarches à faire et du rôle que chacun est prêt à jouer. Une des premières choses à faire sera de contacter le CISSS (centre intégré de santé et de services sociaux) ou le CIUSSS (centre intégré universitaire de santé et de services sociaux) du territoire où demeure la personne atteinte, ou encore de demander une rencontre avec le médecin traitant et avec un responsable de l’établissement où réside la personne.
Ces démarches sont souvent lourdes et chargées d’émotions pour la personne accompagnatrice. Tout ne se règle pas du jour au lendemain. Il faut s’armer de patience, se rappeler de toujours agir dans le meilleur intérêt de la personne concernée et surtout prendre soin de soi. Nul besoin de tout faire ou de se transformer en spécialiste. De l’aide existe, qu’elle soit légale, médicale, etc. Des services comme les Associations de membres de l’entourage (une liste est disponible sur le site avantdecraquer.org) sont aussi disponibles pour orienter l’aidant dans ses démarches et l’aider à mieux composer avec la situation.
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